Début 2021, deux chercheurs ont proposé sur le forum de technopolice.fr d’étudier la campagne Technopolice, son mode d’organisation et la possibilité d’opposer un autre type d’espace à l’ordre établi. Nous les avions alors accueillis à Bruxelles à l’occasion d’une balade cartographique.
Le résultat de cette recherche a finalement été publié, dans un numéro de la revue Géocarrefour entièrement anonyme et consacré à la géographie anarchiste, sous le titre : « Des espaces communs face à l’imposition de l’espace public : la résistance organisée de Technopolice contre la vidéosurveillance« .
Résumé :
La résistance organisée face à la vidéosurveillance publique signifie plus qu’une opposition à la surveillance, elle ouvre la possibilité d’une critique de l’espace public et de son dépassement par la notion d’« espace commun ». La thèse défendue dans cet article s’appuie sur une recherche de terrain menée auprès de collectifs actifs dans la campagne Technopolice, dédiée à la résistance à la surveillance urbaine (entretiens, observations et participations à leurs activités). Après avoir fait le constat de l’algorithmisation croissante du contrôle de l’espace public, l’article se penche sur la structure organisationnelle décentralisée de Technopolice, reliant des groupes locaux autonomes via une plateforme centralisant des informations et favorisant la participation des habitant·es pour contester la légalité de la surveillance. L’enjeu est de démontrer que l’organisation de Technopolice reflète une autodétermination collective qui génère un espace politique alternatif remettant en question l’ordre établi de l’espace public et ses fondements philosophiques.